Les facteurs qui influencent la prescription de médicaments nouveaux en médecine générale
Author | : Anaïs Mauvais |
Publisher | : |
Total Pages | : 156 |
Release | : 2010 |
ISBN-10 | : OCLC:758697086 |
ISBN-13 | : |
Rating | : 4/5 (86 Downloads) |
Download or read book Les facteurs qui influencent la prescription de médicaments nouveaux en médecine générale written by Anaïs Mauvais and published by . This book was released on 2010 with total page 156 pages. Available in PDF, EPUB and Kindle. Book excerpt: La prescription de médicaments nouveaux est plus importante en France que dans d'autres pays européens. Peu d'études se sont intéressées à la prescription de médicaments nouveaux par les médecins généralistes français. L'objectif de notre étude est d'étudier les facteurs influençant la prescription de médicaments nouveaux, et les caractéristiques des médecins les plus forts prescripteurs d'innovations. Nous avons réalisé en 2009 une étude quantitative auprès d'un échantillon de médecins généralistes libéraux installés dans le Doubs, et avons analysé 101 réponses. Les médecins interrogés sont les récepteurs d'une information abondante et variée sur le médicament nouveau. La majorité de l'information provient de l'industrie pharmaceutique. Les visiteurs médicaux sont la source d'influence la plus souvent citée concernant le choix de prescrire un médicament nouveau (398 citations), devant l'avis des confrères spécialistes (302 citations), la formation médicale continue (170 citations), la presse gratuite (115 citations) et la presse sur abonnement (91 citations). Il existe un lien significatif entre le fait d'être un " plus fort prescripteur de médicaments nouveaux ", et le fait d'être un homme (94,9 % vs 85,1 % ; test de valeur 3,26), plus âgé que la moyenne (54,58 ans vs 52,31 ans ; test de valeur 3,14), installé en milieu rural (45,8 % vs 34,7 % ; test de valeur 2,77), recevant quatre visiteurs médicaux ou plus par semaine (86,4 % vs 63,4 % ; test de valeur 5,68), lecteur de la presse gratuite (78 % vs 59,4 % ; test de valeur 4,48), et participant aux formations médicales continues organisées par l'industrie (71,2 % vs 60,4 % ; test de valeur 2,61). Ces " plus forts prescripteurs " se considèrent bien informés sur le médicament nouveau (83,1 % vs 68,3 % ; test de valeur 3,75), ressentent un a priori positif sur l'innovation et mettent en avant leur pouvoir décisionnel personnel et leur esprit critique. Notre étude confirme les données issues de la bibliographie. Certains facteurs concourent à la surprescription de médicaments nouveaux observée en France : le manque de temps, l'absence d'apprentissage à la recherche d'informations, la surabondance de nouvelles spécialités commercialisées, la surabondance de l'information reçue, les conflits d'intérêt et le paiement à l'acte. Une réflexion sur ces obstacles permettrait de rendre " raisonnable " la surprescription de médicaments nouveaux en France.